Héritage de l’après seconde guerre mondiale, les produits phytosanitaires que l’on connait sous le nom de « Pesticide« , sont présents partout autour de nous depuis plus de 60 ans. Les promesses d’efficacité et de rentabilité de la chimie sur le vivant n’ont cessé d’alimenter le concept de l' »agriculture » (à l’américaine) au détriment de celui du « paysan » (à la française). Mais depuis l’annonce de l’arrêt du glyphosate par l’Europe puis de son prolongement par la France, un Maire, puis 2, puis 3, puis 10… ont décidé de créer des arrêtés anti-pesticides sur leur commune pour protéger la population que l’on peut observer sur cette carte en temps réel.
Dans un soucis d’autorité, plus que de santé publique, l’État par l’intermédiaire des ses Préfets fait casser ces arrêtés mais propose un amendement de la loi en proposant de nouvelles distances de sécurité pour l’épandage à côté des habitations comprises entre 5 et 10 mètres. Riche idée disent certains… foutaises pensent les autres.
Alors pendant que beaucoup de monde s’agite sur les réseaux sociaux ou s’organise plus sérieusement comme le collectif « Nous voulons des coquelicots« , il est important de se (re)poser quelques questions de fond : de quoi parle t’on ? quels sont les enjeux ? quels sont les risques avérés et ceux pressentit ? quelles autres solutions existes ? …
Les produits phytosanitaires sont aujourd’hui très réglementés. De la formation et des certifications sont l’exigence première pour pouvoir ne serai-ce qu’en faire l’acquisition. Tout ça pour souligner qu’il est donc évident que les utilisateurs professionnels ont des pratiques en toute connaissance de cause. De nombreux outils législatifs et scientifiques sont d’ailleurs mis en commun comme pour exemple le site des produits classifiés de l’agence pour la santé publique. Par observation cela en fait donc des meurtriers « par préméditation » et non plus « sans intention de donner la mort ». C’est violent quand même, non ?
Et pourtant c’est une vérité que l’on ne peut plus nier, savoir modifier le vivant ne signifie pas devoir le faire, nous l’apprenons à nos dépends.
Pour ce qui est de la question des produits pour le traitement des arbres, qui est évidement celle qui me parle le plus, je suis très modéré quand au « zéro phyto » annoncé par/dans les communes et (soit disant) appliquée depuis le 1er janvier 2019. Si l’intention est louable et sent bon le retour à la nature en ville, je constate pourtant chaque jour que l’on abat des arbres centenaires pour construire à la place des parkings et des immeubles dans lesquels on oubliera pas d’y replanter des arbustes (de la même espèce) tous les 5 mètres pour « faire nature » qui crèveront « justement » dans 5 ans par manque d’eau ou par l’attaque d’un même parasite, alors qu’il suifferait de partir du végétal pour y intégrer des constructions autour et avec. Que l’on déplace des hommes et des machines qui ont une empreinte carbone de dingue pour abattre et replanter des arbres de 2 mètres de haut alors que dans de nombreux cas il suifferait d’un traitement ciblé à la lance pour traiter un champignon ou un parasite et redonner 50 ans ou plus à l’arbre avec un impact écologique quasi nul en comparaison des solutions actuelles. Tout comme l’agriculture le négatif s’est construit autour du « systématique » au détriment du « cas par cas » et je pense oui que l’on devient de plus en plus con car à force de chercher à penser le « Nous » on ne sais plus dire le « Je », alors pour ou contre les produits phyto ? moi je suis nuancé et j’me pose chaque matin pas mal de questions, mais je suis par contre sur d’une chose, il va vite falloir (ré)apprendre à se parler, sinon c’est pas d’un cancer que les mecs vont mourir, mais d’un 9 mm… non, c’est effectivement pas (plus) drôle !
Chenille du pin : le traitement terrestre est en cours
Pour finir ce post, je rappel que le gouvernement vient de lancer une concertation publique en ligne ouverte jusqu’au 1er octobre 2019. A suivre donc.
Qu’en disent les Youtubeurs ?
Veille presse et média
- Pour la première fois, la justice valide deux arrêtés anti-pesticides à Sceaux et Gennevilliers
- L’ONF abandonne l’usage des pesticides en forêt publique
- 80 communes françaises ont pris un arrêté contre les pesticides
- Bretagne. Eau et Rivières réclame l’arrêt des pesticides : « Une question de santé publique »
- Des milliers de cours d’eau sont rayés de la carte de France, et s’ouvrent aux pesticides
- Les pesticides, principale cause de la disparition des oiseaux en France
- Pesticides : Voici pourquoi des agriculteurs vont allumer des feux dans la campagne de Haute-Garonne
- 25 000 cas de Parkinson liés à leur utilisation, selon le Dr Deleume



