Des racines et des arbres, comment ça marche ?

Les racines

En botanique, la racine est l’organe souterrain d’une plante servant à les fixer au sol et à y puiser l’eau et les éléments nutritifs nécessaires à leur développement.

(…) Les racines sont souvent le siège de symbioses avec les bactéries et les champignons du sol, en particulier pour le métabolisme de l’azote.

On distingue trois grands types de racines :

  • Les racines pivots : encrage de l’arbre dans le sol
  • les racines traçantes : apport nutritionnel de l’arbre
  • les racines latérales ramifiées (obliques) : maintien et apport nutritionnel à l’arbre

Si 90% de la masse racinaire est contenue dans les racines pivots, c’est pourtant par les 10% restant que 95% des apports vitaux pour l’arbre s’effectuent. Généralement ces racines se situent à 20/30 cm du sol.

Chaque essence a ses propres caractéristiques racinaires qu’elle va ensuite adaptée aux conditions de son environnement (qualité du sol, eau, pente, soleil, érosion…), c’est pourquoi on ne peut pas résumer le développement d’un sujet à son modèle de développement racinaire.

Source : Gill (2006), Climate Change and Urban Greenspace, Tesis Doctoral de la Universidad de Manchester

Déracinement

Adaptation vu par l’homme…

Les apex racinaires

Le méristème apical racinaire (MAR) est la zone de croissance des racines chez les végétaux et est à l’origine de tous les tissus différenciés de la racine. Le méristème apical racinaire est également la zone où sont perçus les signaux de l’environnement comme la gravité (gravitropisme), les obstacles (thigmotropisme), l’humidité du sol (hydrotropisme). Le MAR assure non seulement la croissance des racines mais permet également d’optimiser leur croissance en fonction des variations des conditions environnementales.

Thèse de François BIZET (2014) : Division et élongation cellulaire dans l’apex de la racine : diversité de réponses au déficit hydrique (PDF)

Article Arkopharma : La sensorialité des plantes

« Les plantes analysent en permanence leur environnement au moyen de plus de 700 capteurs répertoriés dans le monde végétal afin de mesurer température, humidité, lumière, etc. Cette large palette de perceptions sensorielles fait l’objet de nombreux travaux de la part des physiologistes du végétal.« 

Symbiose mycorhizienne

La grande majorité des espèces de plantes forment une association symbiotique entre leurs racines et une diversité d’espèces de champignons, en formant ce qu’on appelle des mycorhizes. Presque toutes les cultures agricoles sont capables de ce type d’association, à part les plantes de la famille des Brassicaceae (choux, colza, moutarde…).

Il existe différents types de mycorhizes, dont les deux plus importants sont les ectomycorhizes (associations entre des arbres et des champignons Basidiomycètes) et les endomycorhizes vésiculaires à arbuscules, présents chez à peu près 70% des espèces de plantes, dont la plupart des cultures.

Dans ces associations, les filaments mycéliens du champignon infectent la racine et sont en contact étroit avec elle, permettant des échanges directs d’eau et de nutriments entre les deux partenaires. Le mycélium, très fin, explore par ailleurs un très grand volume de sol, en développant une surface d’échange bien plus importante et en pénétrant dans des pores bien plus petits que ce que pourraient faire les racines et même les poils absorbants, plus épais. Le champignon émet également dans le sol des molécules variées : enzymes, acides organiques, glycoprotéines… qui augmentent la disponibilité de nutriments et contribuent à structurer le sol. Il utilise comme source d’énergie les substrats carbonés apportés par la sève de la plante, qui peuvent représenter une part importante du carbone fixé par photosynthèse.

Source : Montpellier SupAglo

Article Lezarbre à lire

Le rôle vital des mycorhizes

Le collet

Le collet est une partie de la plante (arbre) qui est comprise entre la tige (tronc) et les racines. En termes plus techniques, il s’agit de la zone de transition entre le système racinaire et la tige feuillée des Trachéophytes.

Mettre de la rubalise ou des tuyaux rouge autour d’un tronc ne suffit pas à le protéger des coups. Les frottements des engins du BTP laissent des blessures irréversibles pour l’arbre (champignons et insectes lignivores, pourrissement, bactéries…). Le collet a donc besoin de toute notre attention et doit être protégé le plus largement possible surtout près des places de parking…

Expérience

Un chêne a été déterré délicatement en quelques semaines tout en conservant toutes ses racines. plusieurs kilomètres de long pour un chêne de 15 ans et plusieurs fois le tour de monde si on considèrent le mycélium.

Le droit

Que nous dit la loi et la jurisprudence

Les racines d’un arbre du voisin dépassent chez moi, puis-je les couper ? (Le Figaro)

« Oui. Vous avez le droit de vous débarrasser des racines qui sont à la limite de votre propriété et de celle du voisin sans l’autorisation préalable de ce dernier. Ce droit est imprescriptible. Ainsi, peu importe que les racines courent sur votre propriété depuis plus de 30 ans ou que vous ayez acheté votre bien en l’état. Notez que vous pouvez exercer ce droit même si la taille des racines risque de causer la mort des arbres ou des arbustes concernés. Les juges ont condamné des propriétaires à abattre des peupliers dont les racines dépassaient chez leur voisin. En effet, cisaillerles seules racines aurait demandé un travail colossal et le dépérissement des arbres les aurait rendus dangereux.« 

(1) Art. 673 du code civil. (2) Cass. civ. 3e du 7.7.16, n° 14-28843.

Les racines d’un arbre ne doivent pas s’introduire chez le voisin (Le Progrès)

« Selon le code civil, un voisin ne peut pas couper les branches d’un arbre qui dépasse sur sa propriété – il doit le demander au propriétaire –, mais toujours selon le même code civil, ce voisin peut tailler les racines qui empiètent sur sa limite de propriété.« 

La coupe des racines des arbres reste-elle possible si elle impose leur abatage ? (Village de la justice)

« Voici le cas soumis à la Cour de Cassation : les consorts X se plaignent de l’avancée sur leur terrain des racines des peupliers implantés sur la parcelle des consorts Y et les assigne en arrache de ces arbres sur le fondement 673 du code civil en arguant qu’il était impossible de couper uniquement les racines. L’expert désigné a considéré que le travail de coupe des racines serait colossal et aurait pour effet de fragilisait les arbres.« 

Sources de l’article

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