Les EPI et le matériel dans l’élagage

Un vieux baudar de grimpe, une corde dynamique, 2 mousquetons, un noeuds trouvé sur Youtube et hop… le tour est joué ! Mais pas sur que cela dur bien longtemps… .

Si aucun tuto ne saurait certes remplacer une vraie formation auprès de professionnels qualifiés et reconnus pour leurs compétences, on observe cependant que de plus en plus de particuliers se risquent à grimper et élaguer eux même leurs arbres. Alors oui on peut passer son temps libre à les accabler de tous les noms d’oiseaux sur les groupes Facebook & co, mais pas sur que ce soit une solution raisonnable pour éviter les accidents.

Personnellement j’utilise à 80% du matériel Courant (mais je ne suis pas sponsorisé !)

C’est donc pour aller un peu plus loin qu’une promotion de marque (que j’adore !) que j’offre ce nouvel article à toutes celles et tous ceux qui souhaitent franchir le pas d’une formation ou d’une reconversion d’Arboriste Grimpeur.

Les EPI : Éléments de protection individuels

Article en construction

Définition

Un équipement de protection individuelle (EPI, de l’anglais PPE) protège un individu contre un risque donné, et selon l’activité qu’il sera amené à exercer. D’une manière générale, l’ensemble du corps peut et doit être protégé. Il s’agit généralement d’un vêtement professionnel.

La notion d’équipement de protection individuelle s’entend par opposition aux équipements de protection collective (EPC).

Dans le domaine du travail, le législateur impose à l’employeur de créer et d’utiliser le Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP), qui doit notamment recenser tous les risques existants dans l’activité de chaque salarié. Une fois connus, l’employeur doit soit les éliminer, soit les amoindrir. Les EPI sont l’un des moyens d’y parvenir.

Source BF formation

Neuf principes généraux de prévention sont établis, qui imposent (par ordre d’importance décroissant) :

  1. d’éviter les risques ;
  2. d’évaluer les risques qui ne peuvent pas être évités ;
  3. de combattre les risques à la source ;
  4. d’adapter le travail à l’homme et non pas l’homme au travail ;
  5. de tenir compte de l’état d’évolution de la technique ;
  6. de remplacer ce qui est dangereux par ce qui ne l’est pas ou l’est moins ;
  7. de planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent : la technique, l’organisation du travail, les conditions de travail, les relations sociales et l’influence des facteurs ambiants, notamment les risques liés au harcèlement moral ;
  8. de prendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures de protection individuelle ;
  9. de donner les instructions appropriées aux travailleurs.

Le marquage CE est obligatoire sur les (EPI) en vente, en location ou en prêt.

La vérification des EPI dans l’élagage se fait annuellement par un professionnel spécialement formé et n’ayant pas de lien direct avec la direction de l’entreprise. (Décret n° 2008-1156 du 7 novembre 2008 relatif aux équipements de travail et aux équipements de protection individuelle)

Plus de définitions sur Wikipédia et 4mepro pour les normes européennes d’EPI pour élagueurs et bûcherons

Pantalon anti-coupure

La norme EN 381 correspond aux vêtements de protection anti-coupure. Pour les pantalons (protège-jambes), elle se répartit en 3 types :

  • Type A : protection frontale couvre chaque jambe sur 180° plus 5 cm à l’intérieur de la jambe droite et 5 cm à l’extérieur de la jambe gauche. La protection commence à 5 cm au maximum du bas de la jambe et s’arrête à 20 cm au minimum au-dessus de l’entrejambe.
  • Type B : identique au type A avec un retour supplémentaire de 5 cm à l’intérieur de la jambe gauche.
  • Type C : couvre chaque jambe sur (360°). La protection commence à 5 cm au maximum du bas de la jambe et s’arrête à 20 cm au minimum au-dessus de l’entrejambe sur la face avant et 50 cm au minimum en dessous de l’entrejambe sur la face arrière.

La norme prescrit également 4 classes, qui répondent à la vitesse de la chaîne, avec laquelle les essais ont été effectués:

  • Classe 0 : 16 m/s
  • Classe 1 : 20 m/s
  • Classe 2 : 24 m/s
  • Classe 3 : 28 m/s
Exemple de tests réalisés par Solidur

Après le choix technique, vient ensuite le choix esthétique (design, ergonomie, matières, couleurs…), les marques et les modèles sont aussi nombreux qu’il y a de morphologies.

Source : SIP Protection

Chaussures

Les chaussures de bûcheron également appelées chaussures anti-coupure sont régies par 2 normes. La première est commune à toutes les chaussures de sécurité, celles qui possèdent un embout de protection. Il s’agit de la norme EN 20345. La seconde norme est la norme EN 17249, une norme spécifique aux chaussures de sécurité anti-coupure, spécialement conçue pour les utilisateurs de scie à chaîne.

Cette norme prévoit 3 classes de protection. Définies par la norme, elles permettent d’identifier simplement la résistance d’une chaussure en fonction de la vitesse de la chaîne d’une tronçonneuse.

  • Classe 1 : vitesse de chaîne 20 m/s
  • Classe 2 : vitesse de chaîne 24 m/s
  • Classe 3 : vitesse de chaîne 28 m/s

A cela s’ajoute 3 autres types de protection :

  • Protection contre le risque d’écrasement comme les arbres par exemple : la chaussure doit posséder un embout de sécurité résistant aux chocs et aux écrasements – exigence fondamentale de la norme EN 20345
  • Protection contre le risque de perforation : la chaussure doit être équipée d’une semelle anti-perforation – exigence additionnelle de la norme EN 20345
  • Protection contre le risque de glissade : les chaussures doivent être antidérapantes – exigence fondamentale de la norme EN 20345

Source : Vetementpro

Casques

EN 397 – EN 12492

Protections Anti-bruit

  • les bouchons d’oreilles : EN 346
  • les protections d’oreilles

Lunettes

EN 166 – 167 – 168

A part pour le travail au sol, il est rare de voir un arboriste grimpeur avec des lunettes, il préfèrera une visière de protection intégrée au casque qui a l’avantage d’être amovible et surtout moins sujet au problème de buée.

Gants

La norme EN 388 est relative aux risques mécaniques définissant les niveaux de performance du gant.

Ils ne sont pas obligatoires mais vivement conseillé notamment pour limiter le risque de brulure avec votre corde, absorber un coup de scie à main et plus simplement limiter toutes les micro-coupures et épines qui ont tendance à abimer les mains.

Manchettes

Pas de norme mais le fonctionnement est à peut près le même que pour un pantalon anti coupure.

Certains grimpeurs ne portent pas de manchettes car ils trouvent qu’elles sont plus dangereuses que protectrices. En effet, dans certains cas, la chaine de tronçonneuse peut monter le long de la manchette et venir percuter l’épaule ou pire, le cou.

Pour ma part j’ai touché 2 fois en voulant retenir une branche, les manchettes m’ont protégées.

Le harnais

Usages

La principale différence que l’on observe entre un baudrier et un harnais c’est son usage. Tandis que le 1er est destiné à amortir une chute (escalade) le second est la pour nous maintenir à un poste de travail (cordiste).

Le harnais enserre le torse et le bassin de la personne alors que le baudrier n’enserre que le bassin.

Pour choisir son harnais il faudrait pouvoir l’essayer en situation de travail, mais les magasins et revendeurs ne sont pas toujours (souvent) équipé pour effectuer ces tests. Votre morphologie doit donc être le 1er élément à prendre en compte si vous ne souhaitez pas regretter rapidement votre achat.

Le design, la matière, la couleur, les accessoires rentreront en ligne de compte dans un second temps.

Composition

  • une sangle sous-fessière,
  • un dossier renforcé,
  • un ou plusieurs anneaux centraux pour la corde de rappel,
  • plusieurs anneaux latéraux pour la longe,
  • plusieurs anneaux ou sangles pour accueillir des outils.

Normes

Le harnais d’élagage doit respecter trois normes européennes :

  • EN 813 : permet de travailler les mains libres grâce à un point d’attache ventral
  • EN 358 : permet de travailler les mains libres grâce à des points d’attache latéraux
  • EN 361 : spécialement dédiée aux harnais antichute et préconise qu’ils soient équipés de bretelles afin de prévenir les chutes

Source : Comment choisir son harnais d’élagage

Les cordes

Il existe 3 types de cordes :

  • Statique : La corde statique élagage ne s’allonge pas et n’absorbe pas d’énergie. Elle est conçue pour résister à une charge mais pas pour arrêter une chute. C’est pourquoi, il est interdit de s’encorder sur une corde statique.
  • Semi statique – norme EN 1891 : Cette corde possède un allongement modéré, ce qui lui permet d’absorber l’énergie des chutes de facteur 1. Elle est principalement utilisée pour la spéléologie, les secours et les travaux en hauteur. La terminologie « corde semi-statique élagage » regroupe les cordelettes servant à confectionner des nœuds autobloquants et à attacher du matériel mais aussi les cordelettes de hissage et les cordes de rappel.
  • Dynamique – norme EN 892 : Il s’agit d’une corde très élastique (= qui a un grand allongement) qui absorbe les chocs et limite les forces d’impact sur les points d’ancrage. Elle est conçue pour arrêter les chutes de facteur 2. Elle est particulièrement adaptée à l’escalade et l’alpinisme.

Source : Comment choisir sa corde d’élagage

Accès

Même si peu d’élagueur pensent ou prennent le temps d’installer une corde dédiée à l’accès dans l’arbre, sachez qu’elle est obligatoire pour l’organisation des secours. Il s’agit d’une corde statique installée sur un point haut permettant au Grimpeur Sauveteur Secouriste du Travail ou aux pompiers de venir (plus) facilement porter assistance au blessé en cas d’accident.

Afin de gagner en efficacité, il est conseillé de laisser au sol 2 prusik et 2 connecteurs (mousquetons) permettant de grimper en Footlock.

Travail

C’est la corde qui va nous servir pour évoluer et se déplacer dans l’arbre à partir d’un point haut définitif ou intermédiaire.

Généralement pourvue d’une ou de deux épissures, elle a un diamètre compris entre mm et mm. La couleurs est question de gout mais je vous conseille fortement de choisir une couleur vive que vous pourrez facilement voir une fois dans l’arbre afin de limiter le risque de coupure avec votre scie ou votre tronçonneuse.

Rétention

C’est une corde dédiée qui va nous servir de corde de tirage ou de rétention lorsque le démontage de l’arbre est sujet à des contraintes au sol (Toiture, murs, végétaux, barrières…).

Elle ne doit en aucun cas être utilisé comme corde d’accès ou de travail !

Pour en savoir plus : Abattage et démontage, comment ça se passe ?

Les 10 commandements du soin aux cordes

  1. Tu respecteras ta corde comme ta propre vie
  2. Tu tiendras ta corde éloignée de tous les mauvais coups
  3. Tu ne fréquenteras pas les cordes sales
  4. Tu ne marcheras pas sur ta corde
  5. Tu ne prêteras pas ta corde et tu n’accepteras pas la corde de ton prochain
  6. Tu connaîtras toute la vie de ta corde
  7. Tu ne traiteras pas ta corde comme une bête de somme
  8. Tu garderas ta corde de la chaleur
  9. Tu ne mélangeras pas cordes et outils coupants
  10. Tu n’utiliseras jamais ta corde de travail en rétention même légère.

Les connecteurs

Aluminium

Acier

Les bloqueurs

Il permettent de bloquer et maintenir la corde à son poste de travail. Selon si vous souhaitez évoluer sur corde simple (SRT) ou corde double (DRT) le choix du bloqueur est différent.

Textiles

  • Prusik
  • Rope Wrench

Mécaniques

  • Zig Zag (plus)
  • Spider Jack
  • Rope Runner
  • Akimbo

Aller plus loin avec les nœuds de l’arboriste grimpeur

Les accessoires

Petit sac

  • Accès aux branches hautes du houppier depuis le sol
  • Passage d’un arbre à l’autre (arbotrek)

Les sangles

La rétention

  • 8 italien (ou à oreilles)
  • Cabestan volant
  • Cylindre de friction
  • Winch

La taille

  • Scie (perche)
  • Sécateur
  • Échenilloir
  • Tronçonneuses

Blessures dues à l’utilisation d’une tronçonneuse et d’EPI non appropriés

Ces chiffres sont tirés du Memento de l’Arboriste, pour connaitre les chiffres actualisés de votre territoire, n’hésitez pas à contacter votre antenne MSA locale.

  • 5% : Tête
  • 30% : Mains
  • 10% : Bras
  • 13% : Pieds
  • 42% : Jambes (principalement la gauche)

3 articles Lezarbres à lire :

Combien ça coûte tout ça ?

Un exemple avec le site de l’équipeur d’une commande d’un équipement complet pour un arboriste grimpeur.

Pour aller plus loin

Vous pouvez retrouver toutes ces informations (et bien plus encore) dans le Memento de l’Arboriste Grimpeur

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