Cet article est une veille sur les différentes ressources disponibles sur internet à propos de la taille des arbres.

Pourquoi ?

1ère réponse : Aucun arbre n’a un besoin vital d’être taillé ! Il sait très bien se débrouiller tout seul pour gérer ses accidents de la vie et que ce soit esthétique ou non pour l’homme.

Alors pourquoi a t-on décidé de le tailler tout de même ?

Raisons sociologiques et anthropologiques

XVIIème siècle : maitriser la nature en la scultant sur des formes géométriques du type jardin à la française (taille de formation et (re)calibrage)
XVIIIème siècle : on change de cap pour lui redonner sa liberté en port libre (pas/plus de taille)
XIXème siècle : l’arbre est vu comme une source et une ressource de production en ville par les agents municipaux (taille de rendement)
XXème siècle : l’arbre dit d’ornement est apparenté à du mobilier urbain et subit de plein fouet l’extension urbaine (taille sévère)
XXIème siècle : l’arbre redevient un enjeux planétaire pour limiter le réchauffement climatique à l’heure du développement des grandes métropoles (taille douce)

Raisons techniques

Restructurer des jeunes plans : lorsque vous achetez des plans dans une pépinière ils ont le plus souvent été « boosté » pour se développer rapidement et tailler sévèrement pour donner une forme plus mature au jeune plan et donc mieux se vendre. Il va donc falloir donner une forme temporaire ou définitive à l’arbre dans son nouvel environnement
Limiter l’encombrement des arbres : si planter le sapin de noël dans le jardin est très beau au niveau de la symbolique familiale, par sur que d’un point de vu botanique il soit pertinent de le planter à 5 mètres du mur de la maison en se disant que nous le ferons élaguer lorsqu’il grandira… et pourtant.
Adapter les arbres aux changements d’environnement : construction d’un immeuble, d’un parking ou aménagement d’un parc urbain sont une des raisons principales de ce motif de taille.
Limiter la propagation des maladies : c’est la cas pour certains chancres et le gui mais en aucun cas lors de la présence de champignon qui eux condamnent systématiquement l’arbre.
Assurer la sécurité du public : c’est le motif fourre tout qui va d’un risque de branche de 600 kg prête à tomber sur une terrasse de café en plein mois de juillet à Aubagne suite à une tempête de vent comme à l’abatage d’arbres centenaires présentant des faiblesses dans un jardin ou place publique.

Raisons économiques

Aujourd’hui seulement 1/4 des forêts françaises appartiennent à l’État, le reste étant la propriété de particuliers et d’entreprises ou le maitre mot est sylviculture.

Comment ?

Avant de grimper

les racines : sont-elles apparentes ? y’a t-il la présence de champignons ? de conflits avec son environnement ?
le collet : est-il saint ? y’a t-il la présence de champignons ? de blessures ?
le tronc : l’écorce se décolle t-elle ? y’a t-il la présence de blessure ? de bois creux ?
les branches et charpentières : apparition d’écorce incluse ? présence de rejets importants ? réaction d’anciennes coupes ?
le houppier : stade de développement de l’arbre ? présence de bois mort ? descente de cime ? casse de charpentières et présence de blessures ?

Avant de tailler

Observez l’architecture de l’arbre et ses unités de croissance afin de connaitre l’age et l’état de santé général de votre arbre.
Identifiez les défauts et points de faiblesses éventuels, des zones de rejets importants, les traces d’anciennes coupes, l’apparition de champignons, la présence d’écorce incluse ou de parasites.
Choisissez votre méthode d’intervention et ses étapes. Une fois la taille commencée, vous ne pourrez plus recoller les branches…

Si ces étapes peuvent paraitre longue sur le papier, elle font en revanche gagner beaucoup de temps une fois dans l’arbre et évitant le remake de « massacre à la tronçonneuse ».

La composition de l’arbre

La composition du bois

Les schémas de la taille

Les différents types de taille

Thermes et langage scientifique

La taille de formation : établir une forme prédéterminée
La taille d’entretien : maintenir une forme
La taille de recalibrage : maintenir un gabarit
La taille d’adaptation : ajuster une forme
La taille de conversion : changer de forme
La taille de restructuration : pour restaurer une forme

Jargons et langage professionnel

La taille raisonnée dite douce en opposition à la taille sévère dite « porte manteau »
La taille de cohabitation entre plusieurs espaces d’arbres ou végétaux
La taille sanitaire ou d’entretien pour supprimer le bois mort et les branches parasitées
La taille de mise en gabarit qui est une taille de (re)calibrage de l’arbre sur un volume établi par le client
La taille de mise en sécurité qui consiste à supprimer le plus rapidement possible les « grosses » branches suspendues dues à un incident le plus souvent climatique
La taille de reprise de coupe qui fait suite à une taille de mise en sécurité
La taille de rendement principalement pour la production de fruits

Comment tailler un arbre d’ornement en forme naturelle ?

Comment tailler les arbres fruitiers ?

Autre article Lezarbres sur la taille de formation et de fructification (cours vidéo)

Comment bien couper une branche ?

La coupe en 3 fois

Conséquence de la coupe : le recouvrement

C’est souvent ici que l’on voit la patte d’un professionnel et d’un amateur. Si couper du bois est donné à tout le monde, réaliser de bons angles de coupe s’apprend et se pratique. Trop haut il reste un chicot, trop court j’endommage l’arbre. Pourquoi ?

La croissance dite secondaire est l’élargissement du tronc et des branches par l’apparition d’une nouvelle écorce produite par le cambium de l’année. Contrairement à vos ongles qui pousse du bas vers le haut, l’écorce se recouvre d’année en année en recouvrant les parties abimées. Si il reste du bois mort, la cicatrisation peinera à se faire et demandera beaucoup d’énergie à l’arbre et si au contraire le cambium a été endommagé au moment de la coupe, il se créera une partie morte dite « en U » sur mon recouvrement.

Pour aller plus loin, consultez ce bulletin du ministère de l’agriculture sur blessures arbres.

La réaction des arbres aux blessures

Pour se protéger des agressions comme les déchirures ou les coupures, un arbre va compartimenter. C’est à dire qu’il va activer ses barrières de protections qui sont au nombre de 4 : Compartmentalization of decay in trees (CODIT)

Comment bien couper un rameau

Tout dépend de la forme de l’arbre et de l’orientation des branches que vous souhaitez atteindre. La chose la plus importante à observer avant de couper est la phyllotaxie de votre arbre.

Si les bourgeons axilaires sont opposés sur le même niveau la coupe est droite
Si les bourgeons axilaires sont opposés sur des niveaux alternés la coupe est oblique

Permaculture et autonomie

Partie 1

Partie 2

Quand élaguer ?

LES SAISONS
PÉRIODE	AVANTAGES	INCONVÉNIENTS
HIVER	Souvent recommandé : l’arbre étant en repos végétatif, ses réserves naturelles seront préservées (pas d’écoulement de sève. La silhouette est bien visible. La période n’est pas favorable à la libération des spores de champignons pathogènes.	L’arbre risque de ne pas pouvoir mettre en place de défenses naturelles immédiatement et les plaies resteront à vif jusqu’au printemps suivant. Des rejets ou gourmands sont plus fréquents suite à l’élagage. Le tronc davantage exposé au gel peut voir son écorce se fissurer (gélivures). Cependant, le gel en période de taille n’est pas un inconvénient (pas prouvé scientifiquement). Les Canadiens et Scandinaves n’en tiennent pas compte pour élaguer.
PÉRIODE OÙ L’ARBRE À DES FEUILLES ET JUSQU’À FIN AOÛT	La circulation de sève permet à l’arbre de mettre en place rapidement ses défenses naturelles contre les agressions par les champignons surtout au niveau des plaies d’élagage. L’arbre possède le délai pour cicatriser avant l’hiver. Les rejets ou gourmands sont faibles.	L’élagage diminue la densité du feuillage, mais fait dans les règles, l’élagage ne doit pas se voir ! La libération de spores de champignons pathogènes peut contaminer les plaies.

Il est donc important pour certaines espèces d’élaguer au cours de périodes où les risques de contaminations sont réduits, de bien désinfecter le matériel d’élagage lorsque vous changez d’arbres. L’application d’un cicatrisant est parfois recommandée pour lutter contre les champignons qui s’attaquent aux tissus vivants (chancre coloré…). Bien entendu, intervenir le moins possible et effectuer des coupes de faible diamètre est la première des précautions.