La taille en vert, oui c’est possible, et ça commence maintenant

En vous intéressant à la taille d’été que l’on nomme « taille en vert« , vous constaterez assez rapidement que si il existe énormément de ressources en ligne concernant la taille des arbres fruitiers (schéma, dessin, tuto vidéo, conférences, études…), en revanche elles sont beaucoup moins abondantes pour les arbres d’ornement. Alors n’hésitez pas à ajouter vos liens/sources dans les commentaires de cet article. Merci d’avance.

Définition

La « taille en vert » est une appellation un peu galvaudée qui désigne en réalité plusieurs opérations de taille réalisées quand les arbres portent des feuilles et sont « verts ». Ces tailles sont réalisées selon les cas entre juin (avant les récoltes) et septembre (après cueillette).

Objectifs

L’objectif de la taille d’été est de préparer la plante soit à une deuxième floraison, soit de la freiner dans son développement et de la préparer pour la saison suivante. Dans bien des cas, une taille d’été facilitera la tâche pour la formation et les soins futurs de la plante.

Quel est l’avantage / l’intérêt d’une taille en vert ?

  • Permet de mieux visualiser le bois mort
  • Apporte une meilleur cicatrisation grâce à la présence de sève
  • Une meilleur fructification et moins de fatigue pour l’arbre : au lieu d’avoir des 10aines de « petits » fruits par branches on en conserve que quelques uns qui grossiront d’avantage
  • N’endommage pas ses réserves : la taille en vert se pratique avant que l’arbre n’entame sa dormance et donc la constitution de ses réserves
  • Grille les bourgeons dormant et limite les rejets (gourmands)

Quels sont les risques ?

  • Ouvre des portes d’entrées pour les pathogènes (champignons, virus, bactéries, insectes lignivores…) surtout si les sections sont trop importantes.
  • Que l’arbre ne supporte pas la taille à cause d’un état sanitaire non favorable (stress hydrique, maladie, stade sénescent…) et qu’il meurt.

Comment s’y prendre ?

  • Des section de coupe ne dépassant pas 3 à 5 cm (petites branches en aucun cas les charpentières !)
  • Une préférence pour des coupes à scie ou au sécateur plus qu’à la tronçonneuse qui déchire le bois
  • Une bonne désinfection des outils à l’alcool avant chaque arbre
  • Éviter les temps trop sec et l’air chaud qui favorisent la volatilité des spores de champignons lignivores comme Cryptostroma corticale sur les érables (maladie de la suie)

Les arbres fruitiers

Les arbres d’ornement

Quelques exemples d’arbres supportant assez bien la taille en vert toujours sur de petites sections de coupe :

  • Feuillus (Angiosperme) : platane, chêne, tilleul, érable, frêne, acacia…
  • Résineux (gymnosperme) : cèdre, sapin, épicéa, douglas, cyprès, chamaecyparis, thuya…

D’une manière générale, la taille des arbustes ou des arbres qui fleurissent au printemps (à feuillage caduc ou persistant) intervient juste après la floraison, soit de mars à juin. Ils vont ainsi développer de nouveaux rameaux qui fleuriront à leur tour l’année suivante.

Ceux qui qui au contraire ne supportent pas très bien la taille en vert du à une mauvaise compartimentation :

  • Bouleau
  • Peuplier
  • Paulownia
  • Catalpa
  • Saule

Ce sont la plupart du temps des essences qui réclament beaucoup d’eau au système racinaire.

Conclusion

De mon expérience et mes observations, je pense que ce type de taille est idéal pour maintenir une forme en gabarit et retirer le « bois mort » en endommageant le moins possible l’arbre. En revanche pour les tailles d’adaptation ou de restructuration qui nécessite la coupe de plus grosse section, la période hivernale reste la plus propice.

Comme beaucoup de pratiques et d’usages chez les arboristes grimpeurs, nous allons surement devoir nous adapter et peut être changer face aux conséquences du réchauffement climatique déjà bien visibles dans nos jardins, parcs, espaces verts et boisés.

Les collectivités devraient me semble t il beaucoup plus solliciter ce type de taille de la part de leurs équipes (ou sous traitants) pour éviter l’hiver le massacre des arbres au prétexte de la mise en sécurité pour les biens et les personnes. Certes c’est un peu plus long à réaliser, demande un peu plus de compétences et de savoirs faire de la part des intervenants mais serait tellement plus durable pour le bien commun.

(res)sources

Source image illustration : Des athlètes du végétal en suspension | 24 h

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