Ceci est une 1ère version que je compte retravailler en fonction des retours que j’aurai. Sans doute beaucoup de fautes d’orthographe à corriger et de conneries à rectifier… mais la trame se dessine.
Votre arbre est mort Madame… C’est la sècheresse ! Oui, c’est la faute au réchauffement climatique ! Surtout à la pollution ! Mais non, aux pesticides ! Et le manque d’eau aussi ! … ok, mais mon arbre à moi, c’est quoi son problème ?
[Partie 1 : comment ils vivent ?]
Personnellement j’ai toujours pensé que pour bien parler de la mort il fallait d’abord comprendre ce qu’était la vie. Alors comme d’habitude, voici quelques éléments de réponses à notre question que je vous propose dans ce nouvel article de veille, d’avis et d’assemblage de ressources glanées sur le web.
Connaissance élémentaires à savoir
Avant de foncer au pied de votre arbre pour savoir de quoi il est mort (ou pas), il est indispensable de savoir ce que vous comptez aller chercher et donc y trouver. Si l’observation est nécessaire, elle devra pour être efficace s’appuyer sur des connaissances plus que des spéculations.
La 1ère erreur à ne pas commettre est de confondre le stade de développement de votre arbre et son état sanitaire. Dans le 1er cas on parle de son age et de son niveau de croissance, dans le second de son état de santé.
Sans tomber dans l’anthropomorphisme mais pour illustrer mes propos, considérez que vous pouvez avoir 7 ans mais développer un cancer et avoir 89 ans mais pas une seule maladie au compteur… pour votre arbre c’est pareil !
Alors avant toute chose il faut apprendre à distinguer ces 2 caractéristiques.
Stade de développement
Vu qu’aucun arbre ne dispose de la même longévité, la notion d’age est secondaire. Pour évaluer un stade de développement nous allons plutôt chercher à repérer les indicateurs de croissance et de développement.

Pour visualiser la vigueur d’un arbre, je vais observer si les de pousses de l’année entre 2 nœuds sont :
- longues
- Courtes
- Régulières
- Irrégulières
- En progression
- En stagnation
- En régression
- Absente
Plus la pouce est longue plus l’arbre a une bonne croissance, plus elle est courte plus il rencontre des difficultés pouvant être temporaire, régulière, permanente jusqu’à irréversible.
Le vent, le froid, le gèle, la canicule, le manque d’eau… pas mal de facteurs peuvent rentrer en jeu pour expliquer ce phénomène. Dans n’importe quel cas, l’observation méticuleuse est votre meilleure alliée avant de tirer quelques conclusions (trop) hâtives. Exemple d’erreur : mettre sur le pied d’égalité la croissance d’un aulne glutineux (Alnus glutinosa) et d’un chêne pédonculé (Quercus robur) en sachant que l’un est à croissance rapide et ne vivra pas plus de 100 ans pendant que l’autre est à croissance lente et atteindra surement les 1000 ans. Cette observation doit donc se faire sur les même essences à proximité et sur le même arbre pour comparer avec les années écoulées. 1 entre-noeud = 1 année de croissance, c’est facile non ?!
Pour maintenant analyser le développement de l’arbre, nous allons nous pencher sur les unités architecturales de l’arbre qui sont au nombre de 23 selon le botaniste britannique Edred John Henry Corner.
Pour bien les comprendre je ne peux que vous recommander les cours de Daniel BARTHÉLÉMY, botaniste spécialiste de l’architecture des plantes.
Puis sur les axes de réitération qui sont au minima au nombre de 3 (ex: Araucaria araucana) et au maximum de 7 (ex: Platanus ×hispanica) même si dans certains cas nous pouvons observer un 8ème ou 9ème axe, ce phénomène est très rare sous notre climat.
Cette information va nous permettre de savoir à quelle étape de sa vie il se situe. Plus l’arbre sera jeune plus nous allons pouvoir intervenir dessus, plus il est vieux plus nous allons devoir agir avec parcimonie.
Pour résumer cette 1ère partie de l’article, retenez que :
Le stade de développement est classifié selon ces 5 stades :
- Bouture / Greffe / Semi
- Jeune arbre
- Arbre adulte
- Arbre mature
- Arbre sénescent
L’état sanitaire selon 6 niveaux :
- Arbre saint
- Arbre stressé
- Arbre malade
- Arbre en amélioration
- Arbre en régression
- Arbre mort
Important : 1 arbre peut être saint mais aussi stressé, de même qu’un arbre malade peut être en amélioration.
Le cambium c’est la vie !
Maintenant que vous savez observer l’arbre dans son ensemble, penchons nous sur sa partie vivante : le cambium !
Véritable usine à fabriquer du bois, le cambium est la partie verte que vous voyez sous l’écorce lorsque vous la grattez avec un couteau ou que vous cassez une branche. Alimenté par la sève dite élaborée, le cambium fabrique de la lignine vers l’intérieur (le bois) et du suber ou liège (l’écorce) vers l’extérieur.

Lorsque toute ou partie d’une branche vous semble morte, la 1ère chose à faire est d’en sectionner une partie pour observer si présence de vert il y a ou pas. Si ce n’est pas le cas, considérez que la branche est morte. En revanche, cela ne veut pas dire que l’arbre est mort ! Donc reproduisez la même observation à différente partie du houppier avant de le condamner. Sans oublier que beaucoup d’essences d’arbres rejettent des racines avant de mourir, avant de supprimer laissez faire la nature.
La photosynthèse par les feuilles
Sans feuilles, pas de photosynthèse, sans photosynthèse pas de sucres, sans sucre pas de sève élaborée, sans sève élaborée pas de cambium et sans cambium… pas d’arbre !
Tout ça pour dire que si votre arbre n’a plus de feuilles ni en été (feuillage caduque) ni en hiver (feuillage persistant)… c’est probablement qu’il est vraiment mort. Un arbre peut abandonner temporairement toute ou partie de son houppier pour réagir à une agression comme la canicule ou le gel, mais dans ce cas on observera quand même des parties vivantes sur l’arbre comme des bourgeons humides et non secs.
Si la photosynthèse est commune à tous les arbres, en revanche chaque essence ne supporte pas de la même manière l’exposition aux rayons du soleil. On parle d’arbre aimant la lumière, d’arbre de mi-ombrage ou encore d’arbre supportant le gel… tout ça pour dire que si votre arbre ne fait plus de photosynthèse ce n’est peut être pas de la faute de l’arbre mais de son environnement. Posez vous les bonnes questions au bon moment mais aussi et surtout au bon endroit !
Les stomates
Comme les pores de la peau chez un être humain, les stomates qui se trouvent sur la face arrière des feuilles s’ouvrent et se referment en fonction des besoins de l’arbre. Plus il fait chaud plus l’arbre va faire circuler l’eau par les racines jusqu’aux feuilles, on appelle ce phénomène l’évapotranspiration. A l’inverse, plus il fait froid plus l’arbre fermera ses stomates pour éviter le gèle. C’est d’ailleurs ce qui explique en partie la chute des feuilles en hiver chez les essence dites caduques (qui perdent leurs feuilles en hiver) et la sécrétion de résine sur les épines des essences dites persistantes (qui gardent leurs feuilles en hiver).
Pour ce qui nous concerne, ce qui nous intéresse dans les stomates pour parler de mort de l’arbre, c’est le phénomène de capillarité qui peut être perturbé voir obstrué et donc être la cause que je recherche.
En effet, pour faire circuler la sève dans l’ensemble de l’arbre (racines, tronc, charpentières, branches, rameaux et jusqu’aux feuilles), celui ci va utiliser ces stomates pour permettre et stabiliser cette circulation entre consommation de ressources pour répondre aux besoins immédiats et préparation des réserves pour anticiper l’avenir.
Si l’arbre manque d’eau, les stomates vont rester grand ouvert jusqu’à dessèchement de la feuille puis de la branche. Si au contraire il a trop d’eau, les stomates vont se refermer et la pression sera insuffisante pour alimenter toutes les parties de l’arbre. Dans les 2 cas, l’arbre pourra si son stade de développement et son état sanitaire le permettent, abandonner toute ou partie de son houppier pour se défendre.
Attention : en cas de sécheresse, l’arbre qui manque d’eau à tendance à surexploité ce phénomène de capillarité qui peut aboutir chez certaines essences à l’embolie gazeuse et donc la mort de l’arbre.
Circulation de la sève dans l’arbre
L’arbre n’ayant (toujours) pas à ce jour de cœur pour faire circuler la sève, il va utiliser ce que nous avons commencé à parler dans la section précédente : le phénomène de capillarité.
Sève brute dite montante > Xylème
Associée aux racines, connaitre le fonctionnement de circulation de la sève dite brute va s’avérer fort utile pour comprendre les phénomène d’intoxication de l’arbre par le sol ou la mort d’une partie du houppier suite à des travaux de voirie pratiqués au pied de l’arbre. C’est au printemps lors de la phase de débourrement que celle ci est la plus active.
Sève élaborée dite descendante > Phloème
Produit de la photosynthèse des feuille, elle est chargée en sucre (sous forme d’amidon) et va donc permettre à l’arbre de créer de la matière organique sous l’action du fameux cambium.
Ce qu’il faut retenir c’est que les 2 sont aussi importantes l’une que l’autre. Si mon arbre ne peut pas s’alimenter par le sol, il ne peut pas alimenter l’aérien et inversement. De même que si un poison vient à contaminer les racines ou les feuilles, l’ensemble du végétal en sera forcément impacté à plus ou moins grande échelle selon sa capacité à compartimenter et se défendre.
Apex et auxine
Lorsque vous regardez votre arbre dans son intégralité vous observez généralement une flèche plus haute que les autres. C’est la cime de l’arbre qui dispose d’un bourgeon apical (apex) contenant une hormone qui régule le développement global de l’arbre : c’est l’auxine.
Si vous supprimez cet apex, vous détruisez l’auxine. L’effet sera que chaque branche se développera de façon anarchique. Si pour un « feuillu » (angiosperme) la perte d’un bourgeon terminal sur une branche peut être facilement compensé par un autre bourgeon axillaire, ce n’est pas le cas pour un « résineux » (gymnosperme) qui n’ont qu’un bourgeon apical du à leur stratégie de développement appelée du « gigantisme« .
Les racines :
Grace aux récentes recherche de chercheurs comme l’italien Stefano Mancuso, nous commençons à comprendre le rôle des apex racinaires. Tout comme les apex des bourgeons, les apex racinaire régule le développement global de l’arbre. Si une partie de ces apex sont endommagés ou sectionnés, il y a fort à parier que dans les mois ou les années à venir, une partie du houppier aura une réaction de régression voir de mort.

Endommager une ou plusieurs racines c’est de fait fragiliser fortement votre arbre. Dans les villes, les véhicules sont une des principales cause de dégâts faite aux arbres par le sol.
Pour aller plus loin : Des racines et des arbres, comment ça marche ?
La terre
« Dis moi ce que tu manges, je te dirais comment tu vas. » – Proverbe
Si cette partie reste encore mal exploré scientifiquement, de nombreux experts et praticiens comme Claude et Lydia Bourguignon ont publié des livres et des articles sur le sujet.
Bon nombre de diagnostics sont réalisés en écartant ou minimisant les raison du dépérissement des arbres par le sol, c’est regrettable.
[Partie 2 : pourquoi ils meurent ?]
Maintenant que nous avons fait le tour de ce qui est « normal » pour un arbre, cherchons maintenant ce qui va être « anormal ».
les conifères
Il suffit de regarder autour de vous pour constater les dégâts d’un été et d’un automne chauds. De nombreux conifères sont totalement brûlés à cause d’une embolie. Ils ne peuvent plus transporter la sève jusqu’aux aiguilles (feuilles) pour les refroidir, et meurent très vite de sécheresse.
Lire l’article : Coup de chaud sur les conifères : que faire après une canicule ?
Les agressions humaines
- Le BTP : coupure des racines pour la construction d’un trottoir ou l’aménagement d’un parking, asphyxie du collet par l’ajout de remblais ou la pause de matériels de chantier, apparition de champignons sur des morceaux d’écorces déchirées par le frottement des engins de chantier, etc.
- Les véhicules : apprenez à faire des créneaux ! Coups de parechocs et de portières sur les troncs, stationnement sur les racines apparentes avec la fuite d’huile en cadeau…
- Les pesticides, insecticides et fongicides : c’est pour leurs faire du bien !
Les accidents naturels
- Les orages
- Les tempêtes
- La grêle
- Les inondations
- La neige
- Le gel
Les parasites
Les piqueurs suceurs
Le plus connu est le puceron
Ils prélèvent la sève en piquant les feuilles, les branches, le tronc ou les racines.
Dans le cas d’une attaque d’acariens rouge sur des cèdres du Liban, un arbre d’une 30aine de mètre pour une centaine d’année peut dépérir sur pied en moins de 15 jours !
Les ravageurs
Ils prélèvent le végétal et la lignine de façon partiel, temporaire ou permanente
Les attaques de scolytes sont mortels pour les résineux.
Les champignons lignivores font partie de cette catégorie.
Les maladies
Embolie gazeuse > rupture des canaux distribuant la sève dans le bois
Asphyxie > lorsque le collet est recouvert par de la terre ou de l’eau. Ce phénomène arrive le plus souvent à l’occasion de travaux de terrassement. Si le collet est recouvert temporairement, il y a peu de risque pour l’arbre surtout s’il est adulte. En revanche, un recouvrement trop long, même découvert à un moment donné peut à court, moyen ou long terme condamner l’arbre qui ne se remettra pas du traumatisme.
Empoisonnement > mort d’une ou toute partie de l’arbre à commencer par les racines (apex racinaires), les feuilles, les jeunes pousses, certaines branches voir charpentière. Observable sur certains arbres de campagne se trouvant à cheval entre une route départemental et un champ de céréale traité au pesticides. La partie route est feuillue tandis que la partie champ est morte.
Dessèchement > feuilles tombantes, sèches au touché, jaunissement prématuré…
Les virus, bactéries et champignons lignivores
Monde complexe et sensible, ils sont ceux qui créent le plus de dégâts aux arbres.
Les questions fréquentes
Comment réaliser un diagnostic de mon arbre ?
- Les racines : sont-elles apparentes ? y a t-il présence d’une blessure ? observe t-on la présence de champignons ?
- Le collet : est-il recouvert ou obstrué ? l’écorce est-elle abîmée ou boursouflée ? observe t-on la présence de champignons ? entend t-on un son creux ou plein ?
- Le fut : y a t-il des blessures apparentes ? l’écorce se décolle t-elle à certains endroits ? change t elle de couleur ? observe t-on des échaudures ? y a t il une ou plusieurs cavités ? observe t-on la présence de champignons ?
- Les charpentières : certaines sont elles cassées ?
- Les branches :
- Les feuilles :
- Le houppier (en général) :
- La cime (en particulier) :
Maintenant Comment l’interpréter ? A qui le montrer pour en discuter ? Quels solutions s’offrent à moi ? Quels sont les tarifs pratiqués ?
L’objet d’un prochain article !
Articles complémentaires
Le livre à lire : Dans la peau d’un arbre
- Les formations de l’atelier de l’arbre, une nécessité pour apprendre à apprendre
- Pourquoi, Comment et Quand tailler les arbres ?
- Cours de botanique pour le CS taille et soins des arbres
- Des embolies gazeuses chez les arbres ?
- Maladie de la suie, quel avenir pour nos érables ?
- Étêtage des conifères, la fausse bonne idée…
- Les soins aux arbres, quelles solutions ?
- Comment les arbres se soignent ?
- Quand les sciences nous parlent des arbres

Une souche dans la forêt peut elle être encore vivante
Maintenue par la sève de ses congénères
Philippe
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Oui, c’est un phénomène facilement observable sur des souches qui malgré la coupe du tronc se sont complètement refermé (CODIT). Lire l’article « Comment les arbres se soignent ? > https://lezarbres.fr/2021/01/02/comment-les-arbres-se-soignent/
Après petit bémol scientifique sur « le papa arbre qui aide la maman arbre et le bébé arbre… ». Même si l’histoire est jolie à entendre, le phénomène d’entre aide reste un phénomène à étudier et questionner.
Pour aller plus loin « La vie secrète des arbres : la théorie s’effondre » > https://www.epsiloon.com/tous-les-numeros/n42/la_vie_secrete_des_arbres/
Bonne lecture
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Bonjour,
Je n’ai pas encore lu tout votre article, seulement ce qui semblait pouvoir répondre à ma question que voici:
Il y a quelques jours, il y a eu du vent. Plusieurs arbres de la ville sont tombés. Ce qui m’a étonnée, c’est de voir qu’ils semblaient ne pratiquement pas avoir de racines. Comme ils étaient tous en bordure de route, j’ai pensé que le ciment et le goudron qui entouraient la base de leur tronc en étaient la cause.
Mais voilà que deux jours plus tard, un soir sans vent, j’ai vu s’écrouler un des arbres du petit parc qui est juste en bordure de mon petit immeuble. Il était grand avec de nombreuses branches aux formes diverses. C’est l’hiver et je ne peux pas parler de son feuillage. Je peux juste dire que je n’avais pas remarqué cet été qu’il était malade. Une fois tombé, j’ai regardé sa base. Il n’y avait aucune grosse racine, que des petites racines courtes et fines incapables de tenir debout un arbre de cette taille. Pourtant, pas de béton ni de goudron à moins de plusieurs mètres de l’arbre.
SVP, cela ne me plaît pas de voir des arbres tomber parce qu’ils n’ont pas de racines. Que pensez-vous de ce cas précis ?
Merci.
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Bonjour Isabelle,
Déjà merci pour votre retour, c’est toujours agréable de savoir que mes articles servent à quelqu’un.e, quelque part…
Pour le cas que vous me présenté il faudrait voir le système racinaire de plus près. En effet il peut s’agir de plusieurs facteurs comme une mauvaise plantation à l’origine avec des racines qui « chignones », c’est à dire qu’elle tournent sur elles même. Ou un arrachement des racines suite à des travaux de voirie et de terrassement. Et plus probable encore la présence de champignons parasites qui ont attaqué le système racinaire suite à de mauvaises coupes d’élagage ou des blessures liées aux conditions climatiques ou humaines…
En fait tant que l’on ne voit pas le sujet c’est difficile de dire sans faille la cause exacte.
Je vous invite à lire l’article sur ce blog dédié justement aux racines de l’arbre ainsi que celui lié aux champignons lignivores.
Bonne lecture
– Des racines et des arbres, comment ça marche ? > https://lezarbres.fr/2021/03/20/des-racines-et-des-arbres-comment-ca-marche/
– Les champignons lignivores > https://lezarbres.fr/2023/09/30/les-champignons-lignivores/
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