Ni alpiniste, ni champion d’escalade, ni cordiste… « juste » Arboriste Grimpeur.

Admettant volontiers que l’usage d’une corde, le port d’un harnais et celui d’un casque peut créer de la confusion chez certaines personnes, il me semble cependant nécessaire de rappeler que le métier d’Arboriste-Grimpeur n’est ni une performance ni une expédition, « juste » un métier de passionnés.

Maintenant que l’on a peu près compris ça, la question devient : « Passionnés ok, mais de quoi ? ». Dans les faits, même si elles ne sont pas toujours citées dans le même ordre, 3 raisons se distingues aisément :

DANS Les arbres

Simple amateur ou véritable passionné des arbres, ils ne nous laissent pas indifférent. Pour l’arboriste grimpeur, l’arbre est non seulement son outil de travail mais il est aussi et surtout son compagnon de cordé. Ne pas le respecter c’est risquer l’accident, pour lui, pour soi, pour nous.

A l’inverse des idées reçues on constate que si la nouvelle génération d’arboriste grimpeur arrive dans les entreprises avec certes plus de connaissances et de savoirs théoriques que les anciens, en revanche on déplore qu’il y a de moins en moins de passion pour l’arbre en lui même.

A la différence du cordiste, nous travaillons sur du vivant et non du minéral… et cela change 2 choses :

La 1ère est philosophique, nous ne travaillons pas « sur corde » mais « dans l’arbre ». (Vous avez 3 heures…)
La seconde est physique, un végétal peut rompre pour des centaines de raisons (mécanique, biologique, chimique…) alors qu’un rocher ou un toit d’immeuble, beaucoup moins. (« Dis moi Jamy… »)

POUR La grimpe

Certes, c’est parfois dur, compliqué, difficile, inconfortable… mais on est là ! Il n’y a plus de jeunes, de vieux, de débutants, d’experts, « juste » des grimpeurs qui évoluent et travaillent dans les arbres.

Bien sur, on ne s’appelle(ra) pas tous Chris Sharma…

Grimpe DANS vs SUR les arbres !

A l’inverse de l’escalade, l’élagueur n’est pas équipé pour pallier à une chute.

Du début à la fin de l’opération dans l’arbre, notre corde est en tension, plus d’un mètre de mou et la chute peut être fatale. Nous sommes sur des systèmes dit « semi-statiques » pour les cordes (-de 4% d’élasticité ), et nous ne parlons pas de « baudar » mais de « ceinture de maintien au poste de travail » (EN 813).

Lire : Technique de grimpe à 2 Prussiks

Et à la différence du cordiste, nous ne travaillons pas avec 2 cordes (travail/secours), mais une seule avec l’usage d’une longe de maintien en complément lors du maintien au poste de travail. Cette spécificité est décrite dans l’arrêté du 4 aout 2005.

AVEC La tronçonneuse

Oui, il y a toujours un petit côté bucheron en chacun de nous. Si se déplacer en bout de branche pour réduire un axe à la scie est une prouesse que l’on aime à maitriser et publier sur les réseaux sociaux, envoyer en rétention une charpentière de plusieurs tonnes au dessus d’un toit et à proximité d’une école au moment de la sortie scolaire… « ouahou quel kiffe ! »

Exemple de cette adrénaline avec Arbro math Paysage

A l’inverse des cordistes qui utilisent principalement des outils de perforation et de projection n’ayant de risque directs sur la corde (il y a beaucoup d’autres rassurez vous…), l’usage d’un outil de coupe dans l’arbre pour l’élagueur est quand à lui LE risque principal des accidents de chutes . D’où la nécessité d’être très à l’aise au sol avec plusieurs types et modèles de tronçonneuses. Pour les plus extrêmes, dites vous que dans le domaine, il n’y a plus de limites…

Plus sérieusement, bien que je pratique l’abattage et le démontage d’arbre au quotidien dans mon travail, j’apprécie beaucoup d’aller 2, 3 fois par an faire de l’abattage en forêt avec les bucherons. Le fait de pratiquer des entailles directionnelles sur de très grands arbres avec l’obligation de les envoyer dans une direction bien précise (risque d’encrouage) est devenu un vrai plus pour garder et développer mon savoir faire le reste de l’année en milieu urbain.

Sur ce registre aussi nous avons les mauvais, les bons, les très bons… et dieu.