La gestion forestière en France

Que ce soit par un achat délibéré ou par le legs d’un héritage, de plus en plus de personnes se tournent vers la forêt. Retour au source pour certains, nouveau business vert pour d’autres, la forêt se réinvite dans les discussions et c’est tant mieux !

C’est pour défricher ce qui existe de ce qu’il se dit que je vous partage ce nouvel article de veille dédié à la gestion forestière.

C’est quoi une forêt ? Qu’est ce qui la définie ?

« Vaste terrain couvert de bois, de nombreux arbres proches. »

Wikidictionnaire

Une forêt ou un massif forestier est une étendue boisée, relativement grande, constituée d’un ou plusieurs peuplements d’arbres, arbustes et arbrisseaux, et aussi d’autres plantes indigènes associées. Les définitions du terme « forêt » sont nombreuses en fonction des latitudes et des usages.

Un boisement de faible étendue est dit bois, boqueteau ou bosquet selon son importance.

Divers types de forêts existent ; des forêts primaires aux forêts dites urbaines, avec les gradients intermédiaires. Il existe également de nombreux types d’exploitation des forêts (sylviculture, agrosylviculture).

La forêt est aussi un milieu de vie et une source de revenus pour l’être humain : au début du XXème siècle, plus de cinq cent millions de personnes, dont cent cinquante millions d’autochtones, vivent encore en forêt ou à ses abords. Elle abrite une grande richesse écologique.

Historiquement, d’où viennent les forêts ?

  • L’Ordonnance de 1669 de Louis XIV « sur le fait des Eaux et Forêts », est rédigée sous l’impulsion de Colbert. Elle vise à protéger et restaurer la ressource en bois, de chêne notamment, pour la future construction navale. L’Ordonnance rassemble et clarifie des règlements plus anciens. Le code forestier français est son héritier direct.

Le dessous des cartes sur Arte : Histoire des forêts – Partie 1/2

Malgré ses 4 milliards d’hectares, soit 30 % de la superficie des terres émergées, la forêt demeure un écosystème fragile et menacé. Le Dessous des Cartes vous propose de faire le point sur l’état de notre couvert forestier, en France, en Europe et dans le monde.

Le dessous des cartes sur Arte : Histoire des forêts – Partie 2/2

L’homme et le bois (autre article à consulter sur Lezarbres)

Aujourd’hui, A qui appartiennent les forêts ?

25% à l’État et 75% à des privés.

La liste des forêts domaniales en France sur Wikipédia. Qui relève du domaine de l’État : Les biens domaniaux. Une forêt domaniale.

Source image

Comment on achète une forêt ?

La question c’est plutôt « Où ? » et « Combien ? » … Il existe de plus en plus de sites spécialisés comme www.parcelle-a-vendre.com qui propose la vente de forêt entre particuliers.

Autre piste avec le CNPF qui vous propose via cet article de nombreuses informations et liens pour acquérir votre forêt.

Peut-on vivre et s’installer dans sa forêt ?

NON ! L’exemple de Xavier Marmier, Grimpeur-Elagueur dans le Doubs qui a installé sa maison passive de 44m2 habitable en haut d’un gros Hêtre mais que la mairie lui demande de détruire pour non respect du PLU. Pas facile de pouvoir vivre aujourd’hui en cohérence avec ses idées et ses aspirations.

A lire : Xavier Marmier va démonter sa cabane suspendue dans les arbres : « j’ai vécu une très belle expérience de vie » (Source France 3)

Oui ! L’exemple d’Alicia, jeune femme de 26 ans qui vit dans la forêt toute l’année pour reprendre contact avec la nature

Alors, à quoi servent nos forêts ?

Une fois de plus, je n’ai pas trouvé mieux qu’un bon « C pas Sorcier ! » pour vous proposer une synthèse de réponse à cette question. Pour moi le problème à la réponse (et non l’inverse) est dans la question : Servir à…

Pourquoi doit-on « gérer » sa forêt ?

Une forêt non entretenue deviendrait une forêt dangereuse pour le public. En cas d’incendies, si les forêts étaient broussailleuses, le feu serait beaucoup plus ravageur et les équipes de secours ne pourraient pas intervenir ! Les forestiers sont des professionnels avertis. Leur responsabilité, ils l’assument avec passion et humilité.

Alain Thibaudet, forestier à l’ONF dans la Loire

  • Obligation du Droit de Débroussaillage pour limiter la propagation des incendies.
  • Limiter la propagation des parasites et des maladies entre les arbres (champignons lignivores, insectes ravageurs…)
Vidéo réalisée par l’Office Nationale des Forêts

Pour illustrer ces propos en une image, voici un schéma proposé par Fibois qui explique la gestion forestière en Alsace.

Je souligne que cette vision de Fibois n’est pas neutre et que malgré les grandes intensions et les annonces, la forêt reste avant tout un business plus qu’un bien commun, cette vidéo en est un bon exemple avec des propos moralisateurs et alarmistes.

Les périls de l’industrialisation de la forêt française

Dans cette émission d’Interreaction nous avons l’opportunité de discuter en direct avec Jean-Claude Nouard, auteur, peintre et technicien forestier qui a publié « Forestier de l’Etat, une vocation !« 

Lire l’article complet d’interraction

Le scandale des coupes rases

Véritable fléau écologique, la coupe rase consiste à couper la totalité du bois sur une parcelle en une seule fois. Au lieu de réaliser des coupes d’éclaircies répartie sur un temps long, celui du respect de la croissance de l’arbre, on va prélever la totalité du bois et de fait massacrer les sols.

De plus, dans la majorité des cas on ne laissera pas la régénération naturelle se faire, on plantera de nouvelles essences à croissance rapide (Douglas, Sapin, Epicéa…) pour obtenir une nouvelle récolte dans 60 ans (au lieu de 120 ans pour que des arbres deviennent adultes).

Des citoyens se réunissent en collectif pour tenter de faire changer ce type de comportement par certains exploitants et gestionnaires forestiers.

Exemple dans les forêts du Morvan

Carbone

Les forêts naturelles absorbent du CO² pendant les 100 premières années de vie de l’arbre. Ensuite, lorsqu’elle arrive à maturité, la forêt commence alors à rejeter du carbone.

En revanche, une forêt cultivée conserve le CO², puisqu’après chaque coupe, un nouveau cycle de vie de plantation et de vie de l’arbre démarre.

Source image

Quelles sont les obligations légales pour les propriétaires ?

Selon les chiffres du CNPF il y aurait à ce jour plus de 3 millions et demi de propriétaires forestier en France.

La régénération naturelle VS Plantation intensive d’une seule essence…

Vidéo réalisée par le Centre National de la Propriété Forestière

Quelles sont les obligations légales pour les usagers ?

Peut on se promener librement en forêt à pied ou en vélo ? Peut on s’arrêter y cueillir des champignons ? Y prélever du bois au sol ? … Voici ce que nous dit la loi.

DROIT D’USAGE

Le droit d’usage désigne le plus souvent les droits d’une communauté villageoise de prendre du bois ou de faire paître le bétail dans une forêt seigneuriale, ou d’autres particuliers, ainsi qu’une série de petits droits, tels que le droit, pour femmes et enfants, de ramasser les grains tombés des épis durant la moisson, etc. Les usagers sont alors ayants droit de la ressource en question. Ils peuvent être sources de fréquentes disputes et abus tels que l’exploitation excessive des forêts.

DROIT D’USAGE DANS LES FORETS ET BOIS DE L’ETAT

Article L241-1 : Il ne peut être fait dans les bois et forêts de l’État aucune concession de droit d’usage de quelque nature et sous quelque prétexte que ce soit.

Article R241-1 : Lorsqu’il y a lieu d’affranchir les forêts de l’Etat de droits d’usage au bois au moyen d’un cantonnement, le directeur général de l’Office national des forêts en adresse la proposition, avec l’avis du directeur départemental des finances publiques et avec son propre avis, au ministre chargé des forêts qui statue sur l’opportunité de l’opération conjointement avec le ministre chargé du domaine.
Si cette opportunité est reconnue, l’Office national des forêts nomme deux agents chargés de procéder aux études nécessaires pour déterminer les offres à faire au titulaire du droit d’usage.

DROIT D’AFFOUAGE

L’affouage est la possibilité donnée par le Code forestier à un conseil municipal de réserver une partie des bois de la forêt communale pour l’usage domestique des habitants (chauffage, cuisine). Il faut se renseigner auprès de votre Mairie pour en connaitre les modalités.

Quels sont les interlocuteurs de la filière ?

Quels sont les métiers de la filière ?

Le technicien forestier territorial à l’ONF (public)

L’expert forestier (privé)

Le négociant en bois

L’entrepreneur de Travaux Forestiers

Le pilote de machine de bûcheronnage en entreprise de travaux forestiers

Le bucheron

Le scieur

Quels sont les financements de cette filière ?

La 1ère source de revenus est la vente de bois ! Même si la filière est dite déficitaire, elle est promise à un bel avenir à en écouter nos dirigeants.

Proverbe à méditer…

« Un bateau au port coûte plus cher qu’un bateau en mer ! » – Capitaine Haddock

Mais posséder du bois ne signifie pas s’enrichir. Dans de nombreux cas ce sera même un fardeau qu’il faudra entretenir car plusieurs codes vont seront alors imposés : code forestier, code rural, code des chemins de fer, code de la chasse… .

On distingue 3 types de bois :

  • Le bois d’œuvre : Grumes
  • Le bois d’industrie : branches
  • Le bois d’énergie : petit bois

Ainsi que 5 classes d’emploi du bois

La classe d’emploi d’un bois est déterminée par la norme NF EN 335 1 à 3 selon les risques d’exposition à l’humidité.

  • Classe 1 : La classe 1 regroupe les bois secs en application intérieure avec un taux d’humidité toujours inférieur à 20 %. Ce sont des bois utilisés pour les menuiseries intérieures ou les zones à l’abri de l’humidité.
  • Classe 2 : La classe 2 regroupe les bois secs qui peuvent être occasionnellement en contact avec un taux d’humidité supérieur à 20%, comme les ossatures et charpentes.
  • Classe 3 : La classe 3 regroupe les bois qui peuvent être fréquemment en contact avec l’humidité, même au-delà de 20%. On utilise ce type de bois pour beaucoup de pièces de construction ainsi que les menuiseries extérieures telles que le bardage.
  • Classe 4 : Les bois classe 4, sont des bois qui peuvent être en contact permanent avec l’eau douce, ces bois sont davantage stabilisés, ils sont imputrescibles. Certains le deviennent à l’aide d’un traitement, comme le Pin Sylvestre ou bien à l’aide d’un processus, comme le bois Frêne thermo chauffé. D’autres sont de classe 4 naturellement, c’est le cas de la majorité des bois exotiques.
  • Classe 5 : La classe 5 regroupe les essences pouvant être en contact permanent avec l’eau salée, ces bois sont très durables. Les bois exotiques Itauba et Massaranduba font partie des bois de classe 5, ces bois proviennent d’Amérique du sud et ont une durabilité de plusieurs décennies…

Les aides à la filière

L’État, les Régions et les Départements sont les 1ers financeurs de la filière sous forme de subventions ou de défiscalisation.

Il existe de nombreux programmes selon votre région, n’hésitez pas à vous renseigner auprès des collectivités locales qui vous accompagneront dans vos recherches.

Exemples de soutiens à la filière :

Une des principales questions que l’on se pose c’est comment estimer la quantité de bois don on dispose sur sa ou ses parcelles. On appelle cette opération le cubage du bois.

Comment vendre des arbres sur pied ?

Bois recherchés : le Hêtre, le chêne et le Charme

Comment calculer un stère de bois rangé ?

Pour calculer le volume en stère d’un tas de bois de chauffage rangé, il vous faudra procéder de la sorte :

  • calculez le volume en mètre cube de votre tas en multipliant la longueur, la largeur et la hauteur du tas ;
  • mesurez la longueur des bûches ;
  • en fonction de cette longueur, multipliez le chiffre obtenu par le coefficient calculateur du tableau ci-dessous.
LONGUEUR DES BÛCHESCOEFFICIENT CALCULATEUR
1 M1
50 CM1,25
45 CM1,30
40 CM1,36
35 CM1,43
30 CM1,52
25 CM1,67
20 CM1,76

De cette manière, vous obtiendrez le nombre de stères exact qui vous a été fourni par votre vendeur de bois de chauffage.

Quelles sont les alternatives légales ?

Si vous ne vous reconnaissez pas dans cette organisation imposée législativement par la filière, c’est que pour vous forêt ne rime pas de fait avec production. C’est bien… mais ce ne sera pas facile de vous faire une place dans ce grand panoptique qui prône la légalité avant la biodiversité.

En revanche vous n’êtes pas seul à vous poser d’autres questions et penser à d’autres solutions. L’agroforesterie, la permaculture, la sylvothérapie, La phytosociologie… sont autant de démarches qui (ré)ouvrent la voie à de nouvelles façon de penser l’arbre, la forêt et ses usages.

Des collectifs, des associations, des entreprises et des collectivités s’organisent ici et là, à vous de les découvrir et vous en rapprocher pour à défaut de pouvoir changer le monde, « le rendre encore possible » !

La suite du monde : Acheter des terres agricoles et forestières en commun.

EcoTree : Investissement dans des plantations d’arbres

L’école de (dans) la forêt : initiative éducative à Marsac (Charente)

les événements de la filière

Vidéo réalisée par le Syndicat National des Pépiniéristes Forestiers

livres sur le sujet

Les médias en parlent

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